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Interview métier : Alexandre et Corentin Doctorants au Lab

Aujourd’hui nous reprenons nos interviews métiers et j’ai le plaisir d’accueillir Alexandre et Corentin qui sont nos jeunes doctorants et qui travaillent au sein du laboratoire de recherche et développement d’everteam.

Être doctorant au Lab Everteam

Corentin

Je m’appelle Corentin Blanc, je suis actuellement doctorant chez EverTeam Software. Pour résumer ma formation, j’ai d’abord fait une formation d’ingénieur spécialisé en mathématiques appliquées et en modélisation. Puis j’ai poursuivi ma formation en me spécialisant en biostatistique, ce qui me permet de me concentrer davantage sur le domaine médical.

Corentin Blanc
Alexandre Bailly

Alexandre

Bonjour, je m’appelle Alexandre Bailly et, j’ai exactement la même formation que Corentin, c’est-à-dire une école d’ingénieur et un double master.

Comment êtes-vous arrivés à Everteam ?

Alexandre

Tout a commencé avec le dernier stage du master, à la fin de l’année. Mon tuteur de stage à ce moment-là est en train de monter un projet qui s’appelle A.I 4Heart .

Celui-ci regroupe plusieurs personnes,  l’Université de Lyon une entreprise et une startup en cardiologie, IzyCardio, basée à Lyon et qui cherchait deux doctorants pour participer à ce projet.

Mon tuteur de stage de l’époque nous a proposé et c’est comme ça qu’on en est arrivé chez Everteam en tant que doctorant.

Alexandre Bailly

Travailler pour un éditeur de logiciel, c’était un critère de choix ?

Corentin

Non, ce n’était pas forcément un critère de choix. Vraiment, ce qui nous a attiré ici, c’est le sujet de la thèse, qui tourne autour de deux grandes problématiques qui sont vraiment très actuelles :  l’Intelligence Artificielle et la PNL.

–        L’IA, c’est vraiment très tendance. je pense que tout le monde en a entendu parler et il s’agit de toutes les méthodologies qui vont essayer de simuler la pensée ou l’intelligence humaine.

–        La PNL est le traitement automatique du langage ,  qu’il soit parlé ou écrit par une machine.

Corentin Blanc

Comment on fait pour trouver un sujet de thèse à partir de ça ?

Alexandre

Les sujets de thèse sont principalement nés du projet A.I for Heart, qui a été mis en place en partenariat avec la startup de cardiologie.

Sujet de Thèse :  il s’agit de prédire les maladies coronariennes à partir de variables textuelles et de variables cliniques qui sont collectées par le cabinet de cardiologie.

Alexandre Bailly
Corentin Blanc

Corentin

Sujet de Thèse :  mon sujet consiste à concevoir un chatbot qui est un outil qui va être utilisé pour dialoguer avec les humains. Celui-ci  va être utilisé pour collecter des informations directement auprès du patient, dans le domaine de la cardiologie, via le partenaire IZIcardio.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le statut de doctorant ?

Alexandre

Aujourd’hui, il s’agit avant tout de choisir de faire des études longues. Un doctorat est un diplôme qui se prépare en 8 ans. Ca commence par quelques années d’études

«  le doctorat c’est un peu un mélange entre le monde du travail et l’apprentissage. Notamment, nous sommes dans une thèse Cifre (Convention industrielle de formation par la recherche) en partenariat à la fois avec un laboratoire et avec l’entreprise. »

On a des tâches qui sont vraiment axées sur le travail, sur l’entreprise, mais on est aussi encore dans cette phase d’apprentissage, donc de formation

–        à travers l’école doctorale,

–        mais aussi à travers nos recherches.

« Être doctorant, c’est aussi avoir un pied dans le monde de la recherche. Il y a beaucoup de théories à appréhender, pour essayer de se développer. »

Et l’aspect Cifre nous permet aussi d’avoir l’application de cette théorie dans l’entreprise.

–        Que ce soit à travers le projet avec des partenaires industriels, dans le projet AI for Heart, mais aussi à travers les outils de l’entreprise.

–        Ou nos travaux de thèse pour avancer tout en maintenant une veille technologique pour savoir ce qui se fait dans le domaine aujourd’hui.

–        Nos travaux une fois assez avancés avec assez de résultats nous permettent de publier. Donc de partager nos découvertes, soit par des articles qu’on va écrire pour des revues scientifiques, soit par la participation à des conférences, de deux façons, soit en faisant des présentations à la conférence, soit en créant des posters qui seront présentés à ces conférences.

Alexandre Bailly

Vous avez récemment parlé lors d’ateliers, avec les Hospices civils de Lyon. Cela fait-il partie de vos projets, de votre travail comme doctorant ?

Corentin

Oui, exactement. C’était dans le cadre de la CIA. Donc, c’est la commission Intelligence Artificielle de HCL. Et donc, que ce soit moi ou Alexandre, on a pu tous les deux présenter nos premiers travaux de thèse à cette commission.

Corentin Blanc

Vous travaillez dans le laboratoire  R&D Everteam, qu’est-ce que cela vous apporte 

Corentin

Cette dimension dans un laboratoire d’entreprise apporte une autre vision de ce qu’est le monde du travail et de ce que sont nos sujets de thèse . Dans notre thèse, ce qu’on essaie de faire, c’est de démontrer des choses théorisées et d’essayer de les enrichir avec des erreurs, des échecs, etc, pour pouvoir publier des articles et ensuite les expliquer dans des conférences.

Par contre, du côté de l’entreprise, nous avons une contrainte qui n’est pas des moindres avec le client, avec ses Exigences Fonctionnelles,  Spécifications Techniques que nous n’avons pas du tout dans notre thèse. Ce qui veut dire que si on utilise notre travail pour créer des outils pour l’entreprise, il va falloir se pencher sur des questions comme la performance qui soit la plus efficace possible, qui rentre bien sûr dans les Exigences Fonctionnelles / Spécifications Techniques du client, et qui soit rapide parce que le client ne peut pas se permettre d’attendre des heures et des heures pour un traitement, un outil, etc, alors que nous, dans notre thèse, on peut se le permettre.

C’est aussi adapter son travail aux besoins de l’entreprise. Ce n’est parfois pas forcément évident de passer d’une grande théorie pure à une application comme une entreprise.

Corentin Blanc

Trouver le bon équilibre pour mener à bien la thèse en même temps, tout en répondant aux attentes de l’entreprise, ça doit être un équilibre qui n’est pas facile au quotidien. Comment répartissez-vous votre temps ?

Corentin

Il n’y a pas du tout de journée type. Je pense que l’équilibre est très proche d’une formation en alternance parce que sur le papier, la moitié du temps est passée en entreprise et l’autre moitié du temps est passée au laboratoire. Cela nous permet déjà d’avoir beaucoup plus d’ouverture et de rencontrer beaucoup de gens à travers le laboratoire et l’entreprise.

Après, il y a une grosse difficulté au niveau de l’organisation car on jongle souvent entre la thèse et l’entreprise. Des sujets qui sont parfois différents, qui peuvent se recouper mais qui sont la plupart du temps différents. Et donc il faut s’adapter, s’organiser au fur et à mesure des semaines, voire des jours, parce que si on est en entreprise, on n’aura pas forcément les mêmes choses que si on était au laboratoire LBBE (Laboratoire de Biométrie et Biologie Evolutive)

Et vice versa. C’est effectivement beaucoup, beaucoup d’organisation.

Corentin Blanc

Quels sont vos moteurs ou vos objectifs pour avancer en parallèle avec ces contraintes et avec vos projets en même temps ?

Alexandre

Personnellement, ma principale motivation est de relever des défis, donc de se casser un peu la tête pour surmonter les obstacles.  Que ceux-ci viennent ou non avec ma thèse, réussir à démontrer ce qu’on est, ce qu’on veut démontrer, publier ce qu’on veut publier, mais aussi dans les tâches qui nous sont confiées par l’entreprise.

Parfois on sort de notre champ d’expertise et c’est assez stimulant. Une autre motivation pour moi est, à une autre échelle, de faire avancer la recherche, surtout la recherche médicale.

Et bien sûr de participer à mettre une brique dans les outils de l’entreprise pour tout ce qui est le développement et la croissance de l’entreprise.

Alexandre Bailly

Comment voyez-vous la suite  ?

Alexandre

La suite est encore très ouverte. On a maintenant un peu moins d’un an , il y a encore beaucoup de possibilités. On a un pied dans le domaine public à travers le laboratoire et les HCL de Lyon, mais on a aussi un pied dans le secteur privé, Everteam, avec ce que l’on a appris, publié et développé au sein de l’entreprise

C’est la même chose pour nous deux.

Alexandre Bailly
Corentin Blanc

Corentin

C’est ce qui montre la richesse de ces tests en entreprise.

On a tellement de possibilités et il nous reste un peu moins d’un an. Donc c’est à la fois très long et très court en même temps. Ça dépend du point de vue, mais c’est vrai qu’on a beaucoup de possibilités et je pense que ça se décidera à la toute fin de la thèse en fonction de comment ça va se terminer.

Le mot de la fin

N’ayez pas peur de la thèse parce que c’est parfois difficile, ça peut faire peur, mais je pense que le résultat en vaut la peine au final.